Théories du complot au regard des faits en temps de Covid19

On appelle théorie du complot l’hypothèse selon laquelle un événement humain serait provoqué secrètement par des hommes et femmes soi-disant puissants telle une conspiration ou un complot. Elle est d’ailleurs connue aussi sous les néologismes de « complotisme » ou « conspirationnisme ». Souvent répandue en période de grande incertitude, en début d’une situation apriori dépassant l’entendement ou dont l’esprit humain peine à s’expliquer. Mais elle poursuit son chemin tout au long de la crise qui s’en suit, du moins aussi longtemps que des explications plausibles et acceptables demeurent introuvables. 

Ce modèle de pensée rappelle l’enfance de l’humanité comme aurait expliqué Auguste Comte dans la loi des 3 états. En effet, on revient au modèle qui renvoie l’explication des faits humains ou de sociétés à la toute puissance d'un être supposément supérieur à soi.

La formule est simple : quand ça nous dépasse, il n’y a que le PUISSANT qui soit à même de nous fournir les explications nécessaires, qu’il soit dieu ou homme ! Néanmoins quand c’est l’homme que nous concevons comme puissant, en plus des explications que nous attendons de lui, on lui incombera  la responsabilité des événements. 

Ainsi peut-on dire qu’une théorie est une modélisation de ce qui est, un cadre explicatif qui tient compte des conditions préalables de production. Cela dit ce n’est nullement une formule magique qui marche à tous les coups, du moins en sciences sociales. 

Pour celle dite de complot , elle a commencée au XVIIIÈME siècle, elle se portait sur la révolution Française. Mais elle ne s’est pas arrêtée avec elle. Puisque toute l’histoire de la civilisation humaine est tissée d’une variété de théories complotistes. 

La covid19 qui s’abat sur le monde est le dernier événement autour duquel pleuve  une gamme de théories de complot les unes plus apocalyptique que les autres passant de la sélection naturelle pour réduire la population mondiale, trop nombreuse à nourrir par les États, à Guerre biologique pour la prise de l’hégémonie économique  mondiale, les idées rocambolesques ne manquent pas. Mais que disent les faits ?

Début décembre 2019, des cas d’une infection grippale non ordinaire sont apparues à Wuhan, ville de Chine. Fin décembre un médecin Chinois du nom de Li Wenliang a lancé l’alerte. En janvier Pékin a annoncé avoir enregistré son premier décès.  Persécuté par les autorités Chinoises qui l’avait accusé de répandre une rumeur, l'ophtalmologue faisait pourtant parti des premiers médecins sur la ligne de front dans la lutte contre ce qui était alors une épidémie. Il ne s’en est malheureusement pas sorti. Il est décédé le 7 février de ce qui allait devenir la Covid19 qui est en fait une infection virale au nouveau Coronavirus qui gagnait peu à peu du terrain. Il était âgé de 34 ans seulement. 

En moins de 2 semaines la Covid19 a traversé les frontières Chinoises malgré les efforts déployés par Pékin pour la contenir (confinement rapide de Wuhan). Et comme une trainée de poudre elle a fini par atteindre d’autres continents (Europe, Amérique) quelques semaines plus tard seulement. 

Depuis, Washington et Pékin se querellent et se jettent mutuellement la responsabilité de sa propagation. 

Dans la foulée un prix Nobel de médecine 2008 (Luc Montagnier) affirme que le nouveau coronavirus a été mis au point dans un laboratoire par des scientifiques. Il a aussi affirmé que le virus contient les matériels d’un autre à savoir le VIH. Notons que le professeur Montagnier a reçu ce prix Nobel pour sa contribution dans la découverte du VIH, virus responsable de la maladie SIDA. Luc Montagnier est biologiste virologue Français.  

D’un autre côté aucun vaccin n’est encore disponible. La patronne mondiale de la santé (OMS) nous dit : pas avant 1 ans ! 

Actuellement plusieurs médicaments sont en phase d’essais  cliniques aux USA, au Canada,  en Allemagne et en Chine. En même temps, la polémique enfle autour des vertus d’autres antirétroviraux déjà connus pour leurs succès lors de l’épidémie d’Ebola comme le Remdésivir. Mais aussi autour de la chloroquine le remède du paludisme dont le professeur Didier Raoult était le premier a en parlé en France. 

Mais surtout autour d’un remède de la médecine Malgache (Covid-Organics) qui propose un traitement fait à base d’Artémisia. Il s’agit, d’un médicament qui est à la fois un traitement et une prévention contre le coronavirus, selon Madagascar. Plusieurs pays du continent Africain dont la République Démocratique du Congo (RDC) ont reçu un don de CVO (mis pour Covid-Organics) dont le président Andry Rajoelina vante ses vertus. 

Néanmoins le plus grand organisme mondiale en matière de santé (OMS) refuse de reconnaître ce médicament comme présenté par Antananarivo. Il ne souhaite même pas le mettre à l’étude. Pour OMS, ce médicament n’est pas sans danger pour l’organisme humain. Il attire l’attention sur l'Artémisia et ses méfaits sur l’homme quand il n’est pas rigoureusement mais scientifiquement manipulé et mesuré. OMS nous met en garde contre ce qu’elle appelle une tisane Malgache. 

Entre temps l’épidémie a progressé et passe au stade de pandémie avec un bilan mondiale à ce jour de  4 801 943 cas confirmés et 318 481 décès. (Journal de Montréal 18/05/20. A 22h48)

Partout les populations sont confinées depuis bientôt 8 semaines. Les seules activités qui marchent sont celles jugées essentielles par les autorités publiques telles les épiceries, les hôpitaux, les pharmacies. La circulation des personnes est à l’arrêt stricte. Toutefois on ne peut pas dire autant pour la circulation des biens. Le commerce  mondial n'est pas tout à fait à l'arrêt. 

Début Mai, les états commencent à parler  de déconfinnement. Il y en a qui commence déjà à rouvrir les garderies éducatives. D’autres rouvrent des  centres d’achats comme c’est le cas aux USA. 

Mais les gens n’arrêtent pas de mourir pour autant de la covid19. Aujourd’hui rien qu'aux États-Unis on dénombre 759 morts en 24 heures. Même si ce bilan est l’un des plus bas enregistrés depuis la crise à la république étoilée. Reste que la mort nous guette encore à chaque seconde. Et qui sont ces gens qui meurent ?

Les hommes représentent presque les ¾ des personnes qui nécessitent une réanimation. En France par exemple les décès de personnes de sexe masculin représentait en avril 57 %. Les plus de 60 ans représentent 96% des décès. Les plus de 70 ans représentent 86 % des décès. Les plus de 80 ans représentent 62 % des décès. L’Âge est donc un facteur déterminant. Une étude Chinoise a montré que seulement 2 % des malades avaient moins de 20 ans. À cela s’ajoute la comorbidité comme le fait de vivre déjà avec le diabète, les pathologies cardiaques, l’asthme et l’hypertension. 

Les statistiques montrent que les gens qui meurent sortent tout droit de la catégorie des personnes vulnérables, peu productifs du fait de leur pathologies ou de leurs âges mais dont la prise en charge est coûteuse. C’est d’ailleurs souvent en absence d’assistance de respirateur qu’ils ont succombé  à leurs difficultés respiratoires. 

En avril, des données combinées provenant de plusieurs pays (Chine, USA, France, Espagne, Italie) ont montré que le taux de mortalité des patients atteints de Covid19 mis sous respirateur artificiel atteint en moyenne 50 %. (LeDevoir 9/05/20). Comment ne pas mourir quand personne ne peut produire comme avant ? Où trouver du matériel médical en grande quantité en ces temps de crise mondiale ?

Alors que le leader économique occidental s’enlise dans une crise sanitaire sans précédent ; sa production industrielle mise en mode pause, le géant oriental augmente son offre commercial. La Chine livre du matériel médical à travers le monde. Il n’y a même plus de concurrence. La France dénonce une course déloyale à l’arsenal médical Chinois dont elle est victime. Le Canada n’a pas reçu à temps sa commande de masques placées en Chine car la cargaison a pris une autre destination. 

De tout ça, les humains en ont marre, ils veulent vivre, déconfinés, ils veulent retourner à leur vie d’avant mais à quel prix ?
RC